"Tout le monde est le bienvenu, mais l'identité Paper Show doit être préservée"
Bosta en a trop fait, elle réalise une introspection et se concentre désormais uniquement sur ses tâches essentielles
La 30e édition du Paper Show arrive à grands pas. À l'occasion de cette édition festive, Script a interviewé trois des quatre membres du Comité Exécutif de la fédération professionnelle Bosta : le président Tom Smet, Karina Steyaert et Bert Lippens. Hélas, Aurélie Cuvelier n'a pas pu être des nôtres. Les sujets de discussion n'ont pas manqué : le salon, les évolutions du secteur, les changements au sein de la fédération ,...
Une édition festive
Bonjour à tous. Je voudrais commencer par vous souhaiter un bon anniversaire ! J'imagine que la 30e édition sera festive...
Bert Lippens: "Merci. Mais vous savez, chaque Paper Show est une fête. Notez qu' il y a quelques petits changements par rapport aux éditions précédentes. Par exemple, nous avons réorganisé le plan du salon. Avant, les plus grands stands se trouvaient à l'avant, mais ce n'est plus le cas. Nous avons tout mélangé, de sorte que les grands stands se trouvent désormais partout, y compris dans le fond du hall d'exposition. Cela créera certainement une nouvelle dynamique."

Tom Smet: "Ce réaménagement a également été réalisé à la demande des exposants eux-mêmes, en particulier des petits exposants. Ils estimaient qu'il y avait trop peu de passage dans le fond du hall. Nous avons donc revu le plan du salon et réparti plusieurs grands stands dans tout le hall. Les exposants ont ensuite pu choisir leur propre emplacement."
Bert: "On ne peut toutefois pas ignorer le fait que les partenaires habituels s'inscrivent plus rapidement que les nouveaux exposants et peuvent donc choisir leur emplacement plus tôt. Il en sera toujours ainsi. Ceux qui se décident trop tard ne trouveront plus de place à l'avant ou au centre du hall. En revanche, les petits qui se sont inscrits tôt verront qu'ils sont mieux placés."
"Comme chaque année, les retardataires doivent encore s'inscrire. Nous attendons entre 60 et 70 exposants. 87% de l'espace disponible est déjà occupé, ce qui est plus que les années précédentes. Cela signifie que les exposants ont choisi de plus grandes surfaces."
"Il y aura évidemment, comme le veut la tradition depuis quelques années, une réception pour les exposants le premier soir, qui sera un peu plus festive que les années précédentes. Nous porterons un toast au succès du salon et nous décernerons les Paper Show Awards.
L'offre du salon doit-elle être élargie?
Bert: "Tout le monde est le bienvenu. Mais lorsque nous cherchons de nouveaux exposants et de nouveaux groupes de produits, nous devons veiller à préserver l'identité du salon. Il faut que nos visiteurs habituels puissent continuer à reconnaître le salon. Il y a certainement de la place pour un élargissement, mais nous vérifierons si les nouveaux produits ou services s'inscrivent dans la gamme de nos visiteurs de base."
Karina Steyaert: "Les jouets et les accessoires informatiques, deux groupes qui se sont ajoutés ces dernières années, font incontestablement partie de cet éventail. De plus en plus, en fait. C'est pourquoi, ces dernières années, nous avons vu de plus en plus de marchands de journaux visiter notre salon. Eux aussi sont en quête d'élargissement, de solutions de diversification, de nouveaux produits. Nous avons toujours plus de 1.000 visiteurs pertinents par an, et nous pouvons en être fiers.
Tom: "Perstablo (l'association professionnelle flamande des revendeurs de presse) a également rejoint Bosta."
Karina: "Nous voyons de plus en plus de synergies entre les deux groupes. Avec le temps, nous allons nous rapprocher encore plus et nous devrons envisager de nouvelles façons de collaborer."
Tom: "La réussite du Paper Show reste l'un des principaux objectifs de notre organisation. C'est là que tout se joue. Je voudrais également souligner que nos exposants et leurs représentants commerciaux sont nos partenaires les plus importants dans la promotion du Paper Show. Ils se déplacent tous les jours chez leurs clients et peuvent promouvoir 'en live' le Paper Show. On peut imprimer autant de dépliants et d'affiches que l'on veut, la publicité orale reste la meilleure garantie d’attirer du monde."
Introspection
Qu'est-ce qui a changé au sein de la fédération au cours de l'année écoulée?
Tom: "Nous avons procédé à une introspection cette année. Qui sommes-nous? Que faisons-nous? Et que défendons-nous? L'une des principales conclusions que nous avons tirées est que 'less is more'. Nous travaillions sur plusieurs projets, nous avions mis en place plusieurs comités et sous-comités, ce qui nous a fait perdre notre cap. Cela n'a pas allégé notre charge de travail... N'oublions pas que nous faisons tout cela en plus de nos tâches quotidiennes."
"Qu'est-ce qui est essentiel pour notre fédération? Tout d'abord, le succès du Paper Show, qui est la grand-messe de notre industrie. C'est l'endroit où il faut être présent si l'on a quelque chose à voir avec le marché des fournitures de bureau. Deuxièmement, nous voulons construire un réseau solide avec des réunions de membres de qualité. Nous voulons également structurer ces réunions: il y a une partie officielle, une section chiffres GfK, un orateur intéressant et un moment de réseautage agréable."
"À l'avenir, les réunions des membres devraient être organisées dans un lieu central en Belgique, afin d'être accessibles à tous. Bruxelles et ses environs sont donc des choix qui auront notre préférence. Anvers au printemps 2026 sera une exception, car l'endroit a été fixé il y a déjà un certain temps."
"Nous nous recentrons donc sur nos piliers et nous nous débarrassons de tout ce qui est superflu, comme la Bosta Academy et la Commission de la presse, par exemple. Responsible Office a également été révisé, mais restera en place (voir encadré). La question-clé est: "est-ce pertinent pour le Paper Show ou pour le secteur?". Si la réponse est non, nous laissons tomber. À travers ces deux piliers, nous voulons inspirer, motiver et informer."
"Prenons l'exemple du CoCom. Ce comité était trop grand. Presque tout le monde y siégeait, alors on a créé des sous-comités. Le CoCom n'existe plus. Ce qui reste, ce sont les commissions Responsible Office, GfK, Paper Show, Website & Social Media et, enfin, Events & Orateurs. Cela résume parfaitement ce que nous envisageons pour l'avenir."
Karina: "Chacun son métier et les vaches seront bien gardées. D'où cette vague de rationalisation. Bosta 2.0, pour ainsi dire."
Tom: "Il s'agit donc d'un réalignement, parce qu'il y avait trop de choses et que la charge de travail était trop importante. L'accent est à nouveau mis sur l'essentiel. Chaque nouvelle idée est testée quant à sa pertinence pour le secteur ou le salon."
E-commerce
Penchons-nous un instant sur le marché. L'e-commerce représente-t-il une menace majeure pour le marché de la vente au détail en général et pour le secteur européen du bureau en particulier?
Bert: "Ce n'est pas l'e-commerce en tant que tel, mais l'afflux de colis en provenance d'Extrême-Orient. Des millions de colis entrent dans nos ports chaque jour, et tous ne peuvent pas être contrôlés. Cette évolution a un impact très négatif sur l'ensemble de la chaîne de distribution."
Tom: "C'est le plus grand danger pour nous et nos clients. Nous sommes inondés de produits bon marché qui sont extrêmement populaires auprès des utilisateurs et qui passent à travers les mailles du filet juridique, par exemple en termes de sécurité et de santé publique. Il est urgent que l'Europe se réveille sur cette question."
Karina: "D'un autre côté, ils essaient. Prenons l'exemple de la législation EUDR, qui a été reportée d'un an. L'Europe est une entité trop lourde, avec trop de pays aux législations diverses. Elle est trop lourde et trop bureaucratique."
Tom: "On peut également se demander si l'Europe est encore crédible. L'EUDR a été retardé d'un an, et ce n'est pas la première fois que cela arrive."
La question du développement durable est-elle aussi actuelle et urgente qu'il y a deux ans?
Bert: "C'est aussi un problème. La durabilité est certes toujours importante, mais elle reçoit beaucoup moins d'attention en raison d'autres questions plus urgentes qui dominent la politique en ce moment. Nous parlons principalement de sécurité et de défense. Pendant ce temps, les entreprises occidentales en paient les frais, beaucoup dépensent énormément de temps et d'énergie pour se conformer aux nouvelles réglementations, et ensuite tout est reporté."
Karina: "L'Europe devrait nous faciliter les choses, mais ce n'est pas le cas."
Back to...
D'autre part, quelles ont été les évolutions positives dans votre secteur?
Bert: "Le retour au physique, au papier par exemple, est une tendance qui existe depuis la pandémie de covid et qui persiste. De plus en plus de consommateurs reviennent au papier et aux crayons, aux agendas, aux cartes de vœux, etc."
"Les consommateurs sont également devenus plus sensibles à l'histoire locale, afin de se distinguer des importations chinoises massives. Le Made in Belgium, Made in Europe devient de plus en plus important."
Karina: "Les grandes chaînes de distribution cherchent de plus en plus à produire à nouveau certains produits localement. C'est une évolution encourageante."
Dans notre secteur, comment les détaillants locaux peuvent-ils rivaliser avec les importations bon marché?
Bert: "Il faut se remettre en question et se diversifier. Regardez les grossistes : leurs résultats annuels en matière d'articles de bureau ne sont pas roses, ils sont donc eux aussi constamment à la recherche de nouvelles catégories, de nouveaux produits et de nouveaux services. Cela leur permet de continuer à servir leurs clients, sur base de cette idée de commodité, de cette philosophie du 'one-stop-shopping'. De nombreux magasins le font déjà. Et ils trouvent même de nouveaux clients dans ce processus. Ceux qui s'en tiennent obstinément à l'offre d'il y a 30 ans ne survivront pas."
Karina: "Ceux-là sont déjà un peu dépassés."
Bert: "Le client veut aussi quelque chose de nouveau, une nouvelle expérience d'achat. Certains acteurs l'ont bien compris. Regardez le renouveau de Standard Boekhandels, le rebranding de Club, Dreamland, AVA,... Tous réfléchissent sérieusement à la manière de surprendre à nouveau leurs clients existants. Cela demande de la vision et de l'audace, et c'est en train de prendre de l'ampleur."
Tom: "Expérience et diversification sont en effet les maîtres mots. Et pour ceux qui l'ont compris, il y a encore de l'avenir. Regardez les exemples cités par Bert, ce ne sont pas des magasins très chers mais ce ne sont pas non plus des casseurs de prix. Dans ces magasins, vous payez un prix correct. Et ceux-là s'en sortent."
Bosta innove. Voici les quatre nouvelles commissions et les personnes qui y siègent (cette division n'a pas encore été officialisée):
1. Événements & Orateurs: Tom Smet (Staedtler), Bert Lippens (Brepols), Ruben Tass (Despec Supplies) et Isabelle Plumier (Club).
2. Website & Social Media: Aurélie Cuvelier (Turbel), Fien Dessauvage (Dessauvage), Tim Batens (Durable) et Karina Steyaert (Exaclair) - le nouveau site web sera mis en ligne en janvier 2026.
3. Paper Show: 4 membres du Comité exécutif plus Kristof Silverans (Apli)
4. GfK: Bert Lippens, Jan Jansegers (Fellowes), Ruben Tass et Sylvie Reyntens (AVA)
Le Conseil d'administration a accueilli deux nouveaux membres en 2025: Sylvie Reyntens et Tim Batens.
Changements au sein de la commission Responsible Office
En 2013, Bosta a décidé d'aider activement ses membres à répondre à la question "Comment nous préparons-nous à un avenir plus durable?" Depuis lors, Bosta et Responsible Office ont partagé leurs connaissances et leur inspiration par le biais de séminaires, de masterclasses, de newsletters et de réunions de membres. Les membres sont ainsi informés des meilleures pratiques et de l'évolution de la législation européenne.
En 2014, Responsible Office a lancé un site web mettant en avant les produits dotés de certificats de durabilité. Ce fut un succès: près de 1.000 produits de 30 fabricants et 9.000 visiteurs par an.
Aujourd'hui, chaque consommateur conscient connaît la valeur des labels de durabilité fiables. Grâce à cette large reconnaissance, Responsible Office change maintenant d'orientation: à partir de maintenant, nous nous concentrerons entièrement sur l'information et l'inspiration des membres de Bosta en ce qui concerne la durabilité et les nouvelles réglementations.
Qu'est-ce qui va changer?
- Le site web de Responsible Office fermera le 31 décembre 2025.
- À partir du 1er janvier 2026, chaque membre de Bosta deviendra automatiquement un membre de Responsible Office et recevra donc automatiquement toutes les informations pertinentes.
- Toutes les informations relatives aux initiatives de durabilité de Bosta seront disponibles sur le site web de Bosta à partir de 2026.
- Les fabricants qui ont payé pour des mentions de produits après le 31 décembre 2025 recevront un remboursement du trop-perçu au cours du premier trimestre 2026.








